Face à la recrudescence des détournements de médicaments psychotropes vers les circuits illicites, les pharmaciens sonnent l’alarme. La profession exige une accélération immédiate de la mise en œuvre du système de prescription numérique, déjà prévu par la législation en vigueur.
Le système actuel de prescriptions papier présente des failles béantes, selon les représentants de la profession. Des patients multiplieraient les consultations médicales dans une même journée pour accumuler des ordonnances, permettant l’acquisition de quantités importantes de substances réglementées. Ces médicaments, destinés à un usage thérapeutique, se retrouveraient ensuite dans des réseaux parallèles.
La solution réside dans l’application stricte de la loi 23-05, qui instaure un répertoire national numérique des ordonnances pour les stupéfiants et psychotropes. Cette plateforme, accessible aux professionnels de santé et aux autorités compétentes, permettrait un contrôle efficace des prescriptions et limiterait considérablement les possibilités de fraude.
Les travaux techniques avancent, selon les dernières informations. Le volet concernant les officines pharmaceutiques serait opérationnel, tandis que la partie dédiée aux médecins nécessiterait encore quelques ajustements, particulièrement concernant la protection des données personnelles.
Les délais de mise en œuvre inquiètent la profession. Plus de deux ans après l’adoption de la réforme, l’absence de modalités d’application concrètes maintient un système vulnérable qui expose à la fois la sécurité des patients et celle des pharmaciens.
La transition vers la prescription numérique apparaît désormais comme une nécessité incontournable pour garantir que ces traitements spécifiques atteignent uniquement les patients qui en ont véritablement besoin, tout en luttant efficacement contre leur détournement.
