La monnaie européenne poursuit sa progression fulgurante sur le marché informel des changes en Algérie. Ce début octobre, l’euro a établi un nouveau record en atteignant 268 dinars l’unité, soit 26 800 dinars pour un billet de 100 euros. Cette accélération marque une étape significative dans l’évolution des taux de change hors circuits officiels.
La dynamique haussière s’est accentuée depuis la fin septembre, avec une augmentation de près de deux dinars en l’espace d’une seule semaine. Les observateurs s’interrogent désormais sur la possibilité de voir la devise européenne franchir prochainement la barre psychologique des 270 dinars.
Le dollar américain suit une trajectoire similaire, bien que moins prononcée, se maintenant autour de 228 dinars. Cette tendance contraste avec la stabilité observée sur le marché réglementé, où la Banque d’Algérie affiche des cours officiels sensiblement inférieurs, à environ 151 dinars pour l’euro et 130 dinars pour le dollar.
L’écart persistant entre les cours officiels et ceux du marché informel reflète les tensions continues sur la demande de devises étrangères. Dans un contexte de restrictions monétaires, de nombreux acteurs économiques continuent de recourir aux circuits parallèles pour leurs transactions, alimentant ainsi la volatilité des cours.
Cette situation intervient alors que les perspectives économiques régionales s’améliorent, avec des prévisions de croissance revues à la hausse pour les prochaines années. Les économies de la région devraient bénéficier à la fois de la reprise progressive de la production pétrolière et du dynamisme des secteurs non pétroliers, ainsi que du rebond de l’agriculture et du tournement.
Le développement économique de la région reste cependant confronté à d’importants défis structurels, notamment en matière d’inclusion économique, où des progrès substantiels restent à accomplir pour exploiter pleinement le potentiel de tous les talents disponibles.