Le tribunal d’El Harrach a rendu ce dimanche son jugement dans l’affaire d’une infirmière ayant filmé les préparatifs mortuaires d’un patient dans un établissement hospitalier. La prévenue a écopé de trois mois de prison avec sursis et d’une amende de 20 000 dinars, en plus de dommages-intérêts en faveur de l’hôpital concerné.
L’affaire remonte à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une séquence montrant les procédures de soins post-mortem réalisées sur un défunt. Bien que l’infirmière ait affirmé vouloir transmettre un message de sensibilisation sur la fragilité de l’existence humaine, la publication avait provoqué une vive indignation chez de nombreux internautes.
Dans sa défense, la jeune femme de 24 ans a expliqué avoir été profondément marquée par le décès soudain d’un patient qu’elle suivait depuis plusieurs semaines. Elle affirme n’avoir partagé ces images qu’avec un cercle restreint de connaissances, sans intention de nuire à quiconque.
Les autorités sanitaires avaient rapidement réagi en condamnant fermement cet acte, qualifié de contraire aux valeurs éthiques et professionnelles du secteur de la santé. L’infirmière avait été suspendue de ses fonctions avant de faire l’objet de poursuites judiciaires.
L’avocat de la défense avait plaidé l’acquittement, soulevant des questions sur l’application du code pénal dans ce contexte particulier. Le tribunal a finalement opté pour une peine inférieure aux réquisitions du parquet, tenant compte des circonstances atténuantes et des antécédents professionnels de l’accusée.
Cette affaire relance le débat sur l’utilisation des réseaux sociaux par le personnel soignant et les limites à respecter dans le partage d’informations concernant les patients, même à des fins éducatives.
