CONDAMNATIONS POUR CORRUPTION À ANNABA : SIX ANS DE PRISON POUR DES ÉLUS LOCAUX

La justice algérienne vient de prononcer des peines sévères à l’encontre d’élus municipaux impliqués dans des affaires de corruption. Le tribunal d’Annaba a condamné ce vendredi le président du conseil communal d’El-Bouni et son complice à six années d’emprisonnement ferme pour des faits de corruption avérée.

Cette décision judiciaire intervient quelques jours seulement après que la même juridiction ait infligé des peines de cinq ans de prison au vice-président chargé de l’urbanisme et au chef de cabinet de la municipalité, reconnus coupables de délits similaires.

L’enquête avait débuté en juin dernier lorsque le président du conseil communal avait été interpellé par les forces de gendarmerie en plein exercice de sollicitation de commissions illicites dans son propre bureau. L’affaire avait été portée à la connaissance des autorités par un citoyen ayant dénoncé des tentatives d’extorsion visant à le faire renoncer à l’exécution d’un ordre de démolition.

Parallèlement, le vice-président municipal et le chef de cabinet avaient fait l’objet d’une arrestation quelques semaines auparavant pour avoir réclamé des sommes d’argent en contrepartie de l’attribution d’autorisations d’exploitation de terrains, documents qui devaient ultérieurement permettre des régularisations foncières.

Ces condamnations successives témoignent de la détermination des instances judiciaires à lutter contre les pratiques corruptives au sein des administrations locales. Les tribunaux confirment que ces verdicts sont immédiatement exécutoires et visent à renforcer la responsabilisation des fonctionnaires et élus municipaux.

Les chiffres officiels indiquent que plus de 5 000 signalements de corruption ont été enregistrés sur le territoire national entre 2020 et 2024. Cependant, seuls 68 dossiers ont abouti à des procédures judiciaires, aboutissant à diverses mesures restrictives dont 159 interdictions de quitter le territoire pour les personnes mises en cause.

Cette proportion limitée de dossiers traités met en lumière les difficultés persistantes dans le traitement efficace des affaires de corruption. Les observateurs notent toutefois une augmentation significative des signalements par rapport à la période précédente, reflétant une sensibilisation accrue des citoyens et un meilleur accès aux mécanismes de dénonciation.

Les secteurs les plus concernés par ces pratiques illicites demeurent l’administration locale, l’urbanisme, la gestion foncière et les marchés publics, domaines où les décisions administratives et financières revêtent une importance particulière.

Les experts soulignent que des progrès substantiels restent nécessaires pour améliorer le traitement des plaintes et garantir l’application effective des sanctions. L’optimisation des systèmes de contrôle, la modernisation des procédures et la formation des agents publics constituent des priorités essentielles dans ce combat contre la corruption.

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