LE KHOL’ : UNE PROCÉDURE LÉGALE QUI TRANSFORME LE PAYSAGE MATRIMONIAL ALGÉRIEN

Le khol’, cette procédure permettant à une femme de mettre fin à son mariage sans l’accord de son époux, s’inscrit pleinement dans le cadre juridique algérien et les principes de la charia. Ce mécanisme, prévu par l’article 54 du Code de la famille, offre aux épouses la possibilité d’obtenir la dissolution du lien conjugal contre une compensation financière.

Avant toute décision, les magistrats ont pour obligation d’engager des tentatives de réconciliation entre les conjoints, en faisant appel si nécessaire à leurs proches. L’intervention judiciaire constitue généralement l’ultime étape lorsque la vie commune apparaît définitivement compromise.

Les données officielles indiquent que le khol’ représente plus du quart des ruptures maritales enregistrées entre 2021 et mi-2025, tandis que les divorces initiés par le mari atteignent 42% des cas. Certaines informations circulant sur une explosion des demandes de khol’ seraient donc largement surévaluées.

Les responsables soulignent que l’instabilité conjugale trouve ses racines dans les mutations sociétales plutôt que dans les dispositions légales. Un accent particulier est mis sur le développement des programmes de sensibilisation et de médiation familiale pour privilégier les solutions amiables et consolider les fondements de la cellule familiale.

Le nombre d’unions célébrées en Algérie connaît une érosion significative, avec 278 664 mariages en 2023 contre 387 000 neuf ans plus tôt, soit un recul de 27% en dix ans. Cette évolution témoigne des recompositions des modèles familiaux et des aspirations des nouvelles générations.

Parallèlement, les séparations judiciaires concernent désormais environ un tiers des mariages, avec plus de 240 divorces prononcés quotidiennement. Ce taux rejoint désormais ceux observés dans plusieurs nations européennes, révélant la précarité de nombreux engagements conjugaux.

La fragilité des unions se manifeste particulièrement durant les premières années de vie commune, où trois quarts des ruptures interviennent avant la troisième année de mariage. Cette réalité interpelle sur la nécessité de renforcer les dispositifs d’accompagnement des jeunes couples et les mécanismes de prévention des crises conjugales.

Ces transformations profondes du paysage matrimonial algérien appellent une réflexion collective sur les défis contemporains de la vie familiale et les nouvelles dynamiques sociales qui refaçonnent les relations entre époux.

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